« Celui qui ne peut pas se gérer soi-même ne peut gérer personne ». Peter Drucker
Avec l’apparition des notions du développement personnel en entreprise et le besoin d’épanouissement des nouvelles générations, de nouvelles compétences sont apparues comme indispensables dans le monde du travail.
Pour garder leur avantage concurrentiel dans un marché en perpétuel évolution, les organisations ont compris qu’elles devaient investir dans le capital humain afin de garder ses salariés motivés et impliqués dans leur entreprise. Ainsi nous avons vu apparaître depuis les années 1990 de nouvelles compétences appelées « soft skills » ou compétences douces, au détriment des compétences dites dures. Les premières correspondent aux compétences comportementales et s’opposent aux secondes qui correspondent d’avantage aux compétences techniques. Aussi longtemps qu’il y aura des personnes dans les entreprises, il y aura des relations interpersonnelles et seules les compétences comportementales seront utiles à la préservation de ces interactions.
L’apparition de l’intelligence émotionnelle
L’une d’entre elles est l’intelligence émotionnelle définie par Daniel Golemann, docteur en psychologie et l’un des pionniers de ce nouveau concept, comme « la capacité à percevoir, maîtriser et exprimer ses émotions ainsi que celles d’autrui. » Le forum économique mondial de Davos affirme d’ailleurs qu’en 2022 l’intelligence émotionnelle fera désormais partie des dix compétences clés pour réussir professionnellement. Les entreprises qui n’auront pas misé sur cette compétence transversale et profondément humaine ne pourront prétendre aux premières places.
Mais alors pourquoi cette nouvelle compétence a pris autant d’importance ? Il suffit de constater la transformation progressive des espaces de travail, passant de bureaux individuels fermés où les échanges n’ont lieu qu’avec la permission de son occupant à des « open space » ou espaces ouverts, remplis de collaborateurs et où les échanges favorisent le travail collaboratif. Ces véritables lieux de vie, ne peuvent rester ainsi que si les relations restent positives. Par ailleurs le manager, présent avec son équipe, ne peut plus se dérober et doit se montrer exemplaire dans tous ses faits et gestes ainsi que dans chaque prise de parole. C’est dans ce contexte que la capacité à gérer ses émotions et faire preuve d’empathie a plus de sens que de savoir créer un tableau Excel derrière un écran.
Il y aura autant de personnalités différentes à gérer que de salariés présents dans ces espaces. Et pour garder leur motivation intacte, le manager, véritable leader devra travailler sa prise de recul, de remise en question, d’acceptation du point de vue de chacun et surtout d’estime de soi.
Pour développer son intelligence émotionnelle, tout collaborateur qu’il soit salarié, manager ou dirigeant devra alors se focaliser sur plusieurs étapes toujours selon Daniel Golemann :
- Savoir reconnaitre ses émotions : Accueillir ce qui se passe en soi et observer quels effets cela a sur les autres sera la meilleure manière d’afficher une meilleure version de soi-même.
- Savoir maitriser ses émotions : Gérer et contrôler nos sentiments et émotions les plus impulsives c’est se prémunir de toutes réactions non adaptées. Il faut savoir incarner ce que l’on veut voir chez les autres, et pour cela il est important de connaître ses valeurs.
- Savoir faire preuve d’empathie : Avoir la capacité de considérer les émotions d’autrui sans jugement mais avec bienveillance. Cela permet de comprendre l’état émotionnel dans lequel se trouve son interlocuteur et agir en conséquence avec flexibilité.
- Savoir gérer les conflits : Maitriser la communication non violente et avoir la volonté de garder le lien avec les autres. Les besoins de chacun devront être comblés pour contribuer à la réussite de l’équipe.
Enfin savoir motiver : Comprendre et fédérer autour de buts que l’on se fixe pour atteindre un bon niveau de performance. Un collaborateur motivé mais incompétent sera plus utile qu’un collaborateur compétent mais démotivé.
Les émotions au service de la performance.
L’égo perd sa place dans un monde du travail qui s’humanise et qui laisse la place à l’altruisme. Autrefois méprisées, les émotions sont élevées au rang de piliers dans la réussite collective. Que ce soit au niveau du recrutement, de la formation, de la conduite d’un projet ou de l’évaluation l’intelligence émotionnelle devient un impondérable. Le bien-être au travail n’est plus une simple théorie mais une réalité affichée et même réglementée. L’intelligence émotionnelle contribue à l’épanouissement de tous en préservant de bonnes relations et en permettant à chacun d’afficher sa vulnérabilité et d’ôter le masque. Quoi de mieux que d’être soi-même dans un monde aseptisé et stéréotypé par la compétition et la volonté de paraître quelqu’un d’autre. La nécessité de créer un lien de confiance avec ses collaborateurs passera par la capacité à montrer son côté humain, alors bas les masques !
Les nouvelles générations l’ont bien compris, il n’est plus nécessaire de refouler ses émotions car l’accomplissement et l’épanouissement passent avant tout. Alors plus que jamais, savoir accueillir ses émotions et celles des autres démontre une véritable preuve d’intelligence.
Cédric CALIFA - ONSET COACHING
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